ALLOCATION UNIVERSELLE

L’allocation universelle part du principe que l’individu saura mieux s’épanouir dans la liberté, que bridé par des administrations pléthoriques, étouffantes et coûteuses. Elle regroupe toutes les aides sociales pour donner un revenu identique à tous les citoyens, en supplément du revenu d’activité qu’ils peuvent toucher par ailleurs. Ce qui permet plus d’initiative, mais aussi plus de protection : dynamisme économique et sécurité sociale.

A la Réunion, Éric Beeharry a réussi à démontrer l’allocation universelle à hauteur de 1 000 € mensuels (voir financement ci-dessous) pour 600 000 personnes (ne sont pas comptés les mineurs). Pour la justifier, ont donc été réunies les aides sociales et quelques taxes sur les drogues et les jeux. Ainsi on finance l’activité par la simplification administrative et par la taxe sur les jeux et les drogues. Ce qui est moral, préventif et productif.

Pour en bénéficier l’allocataire devra choisir parmi les activités suivantes : formation, création d’entreprise, salariat, association et production culturelle. Ce qui donnera :

– 1 000 € pour un associatif, artiste, étudiant,
– 2 100 € pour un SMICard (SMIC + AU)
– 3 200 € pour un double SMICard (2 SMIC + AU)
– 1 000 € de bénéfices supplémentaires pour un entrepreneur

SOURCES DE FINANCEMENT ANNUELLES DE L’ALLOCATION POUR 600 000 RÉUNIONNAIS MONTANT
923 millions € de budget social du Conseil Général (dont 460 pour le RSA, 80 pour l’APA, 10 pour le chèque santé) 128 €/mois
RSA bis des 22 000 jeunes de 18-25 ans 18 €/mois
22 millions € de Prime de Noël de la CAF 3 €/mois
216 millions € d’APL de la CAF 30 €/mois
144 millions € de PAJE de la CAF 20 €/mois
50 millions € d’ARS de la CAF 7 €/mois
525 millions € d’allocation chômage des ASSEDIC 73 €/mois
1,08 milliard € de retraite des caisses de retraite 150 €/mois
106 millions € d’AAH de la CAF 15 €/mois
41 millions € de RSO de la CAF 5 €/mois
72 millions € de Prime pour l’emploi du Fisc 10 €/mois
136 millions € d’ASPA de la Caisse de retraite 19 €/mois
31 000 minimum vieillesse à 777 € mensuels 40 €/mois
2,33 milliards € d’Assurance Maladie de la Sécu 324 €/mois
173 millions € d’Indemnités Journalières de la Sécu 24 €/mois
9 000 contrats aidés dans le public à 1 200 € mensuels 18 €/mois
24 000 contrats aidés à 1 000 € mensuels dans les associations et entreprises 40 €/mois
5 000 contrats d’avenir 12 €/mois
300 millions € de sur-rémunération des fonctionnaires 42 €/mois
54 millions € de sur-rémunération des militaires 8 €/mois
54 millions € de budget culture, sport, loisirs, santé et solidarité de la Région 8 €/mois
36 millions € de subventions de fonctionnement aux associations des mairies 5 €/mois
108 millions € des budgets des CCAS 15 €/mois
130 millions € de budget apprentissage de la Région 18 €/mois
36 millions € des budgets des OPCA 5 €/mois
72 millions € de budget de l’Université 10 €/mois
72 millions € d’aides diverses au micro-crédit à la création d’entreprise (ADIE et collectivités) 10 €/mois
108 millions € de Fonds Social Européen 15 €/mois
72 millions € du FEDER (aides à la création et au développement d’entreprise) 10 €/mois
Taxe de 144 millions € sur le tabac 20 €/mois
Taxe de 360 millions € sur l’alcool 50 €/mois
Taxe de 72 millions € sur les bénéfices de la FDJ 10 €/mois
Taxe de 72 millions € sur les bénéfices du PMU 10 €/mois
30 000 adultes les plus riches dispensés d’allocation 61 €/mois
TOTAL BRUT 1 233 €/mois
ASSURANCE SANTÉ UNIVERSELLE – 233 €/mois
ALLOCATION UNIVERSELLE 1 000 €/mois

P.S. : Pourraient aussi être ajoutés dans ce calcul les bénéficiaires et budgets de la mobilité vers la métropole et l’étranger (CNARM, LADOM, bourses diverses, etc.), durant le temps de formation (arrêt en cas d’insertion durable à l’extérieur du territoire réunionnais).

RISQUE D’ASSISTANAT ?

L’allocation universelle n’engendrera pas d’assistanat pour ces 3 raisons :

– Les expérimentations dans le monde montrent que l’allocation universelle a toujours dynamisé la région et généré de la croissance économique, grâce au boom de la création d’entreprise (constatée aussi en France avec le RSA et le régime d’auto-entrepreneur).
– Les salariés ne seront pas tentés de passer de leur travail à de l’associatif ou du culturel. Car la plupart sont habitués à leur niveau de vie et seront donc incités à poursuivre leur salariat, devenu plus rémunérateur avec cette augmentation providentielle de leur paye.
– La condition d’activité et le contrôle d’activité empêcheront les abus.

LE CONTRÔLE D’ACTIVITÉ

– Conditions pour toucher l’allocation universelle : exercer une activité (liste ci-dessus) et être inscrit sur les listes électorales (pour montrer son civisme).
– Contrôle des allocataires selon les activités : documents comptables pour les créateurs et chefs d’entreprise, certificats de travail pour les salariés, justificatifs de présence aux cours pour les étudiants et stagiaires en formation, minimum de 20h travaillées par semaine pour les associatifs, minimum d’oeuvres produites par an pour les artistes, etc.
– Ceux qui ne satisferont pas à cette condition d’activité resteront au RSA.
– Seront exemptés de condition d’activité : les handicapés, les malades et les retraités.

RESPONSABILISATION DES INDIVIDUS

– Incitation au travail
– Revalorisation des actions sociales : associations
– Prime à la créativité en général : arts, études, entreprise, …
– Disparition des « bébés CAF », l’allocation n’étant plus liée aux enfants mais à l’activité
– Incitation à l’activité par la hausse de l’écart entre revenu d’assistance (RSA à 400 €) et revenu d’activité (AU à 1 000 € + revenu d’activité)

AVANTAGES ÉCONOMIQUES

– Création de milliers d’emplois dans l’associatif, l’artisanat et les services à la personne
– Retour de plus d’1 milliard € de TVA pour l’Etat grâce au boom de la consommation
– Revalorisation des emplois actuels et des offres d’emploi non pourvues
– Encouragement à la création d’entreprise
– Croissance économique boostée
– Recul du travail au noir
– Baisse du chômage

OPTIMISATION DES BUDGETS PUBLICS, SOCIAUX ET CULTURELS

– Audit de la formation autorégulé par les allocataires universels
– Simplification administrative et réduction des budgets de fonctionnement
– Argent public plus utile et plus efficace grâce au contrôle d’activité des allocataires
– Développement associatif et du lien social : éducation populaire, aide aux personnes âgées et aux malades, soutien aux victimes de violences, production culturelle, etc.

AVANTAGES DÉMOCRATIQUES

– Limitation des achats de voix par le recul des jobs publics précaires et des subventions
– Recul de la pauvreté et par conséquent de la dépendance sociale aux politiques
– Suppression des CCAS des mairies, outils d’oppression à la Réunion
– Institution apolitique pour délivrer et contrôler l’allocation
– Fin du clientélisme politique et libéralisation des élections

MODERNISATION

– Fin de la sur-rémunération des fonctionnaires, sans réduire leur pouvoir d’achat
– Transition démographique accélérée et donc baisse du chômage et du mal-logement
– Paix sociale et recul du racisme par l’élan de solidarité et par la chute de la pauvreté
– Innovations sociales, scientifiques, culturelles et économiques par la créativité libérée
– Institutions réunionnaises enfin en phase avec les démocraties modernes, dont les buts classiques sont : l’éducation, l’emploi, la solidarité, l’écologie et les Droits de l’Homme

L’ASSURANCE SANTÉ UNIVERSELLE

Concernant l’assurance maladie, une négociation sera menée avec les assureurs privés et les professionnels de la santé pour élaborer une assurance santé universelle couvrant tous les frais de santé au prix le plus bas possible (on en trouve en Suisse à moins de 200 € mensuels). Quelques pistes de travail pour réduire les coûts :

– Substitution des médicaments de marque par les génériques,
– Audit des besoins en services et effectifs (soins et administrations),
– Alignement des spécialistes sur le tarif le plus bas de leurs confrères,
– Rationalisation des coûts de gestion par le transfert du public au privé,
– Remplacement des médecins par des infirmiers pour les petits actes de soins.

Autre piste : joindre les intérêts des assureurs et des professionnels de la santé par une capitalisation associée ou le reversement d’une part des bénéfices des assurances aux professionnels de santé pour « bonnes pratiques ».

Enfin cette assurance santé universelle sera obligatoire (principe de précaution) et déduite de l’allocation universelle, avec la liberté pour chacun de choisir son assureur.

PRÉCISIONS DIVERSES :

– Les artistes, étudiants, associatifs auront le droit de toucher d’autres revenus (billets de spectacle pour des comédiens) comme les salariés (salaires) et entrepreneurs (bénéfices).
– Les retraités avec plus de 1 000 € de pension continueront de toucher la même somme. Ce coût (différence entre retraite et AU) laissé à la Sécurité Sociale ne représentera pas grand chose. Puisque la moitié des personnes âgées de la Réunion sont au minimum vieillesse (777 € mensuels) et presque toute l’autre moitié perçoit un revenu entre ce minimum vieillesse et les 1 000 € de l’allocation universelle.
– Pour sa retraite, chacun pourra prendre une assurance (épargne).
– Pour l’assurance chômage, même chose : libre à chacun de s’assurer ou pas.
– Concernant les emplois aidés, ceux dans les associations resteront naturellement dans l’associatif grâce à l’allocation universelle. Ceux dans les entreprises seront aisément recyclés en CDI à temps partiel ou en CRE. Quant à ceux de la fonction publique (souvent fictifs et purement électoralistes), ils pourront se réorienter dans l’activité de leur choix : formation, création d’entreprise, salariat, association, etc.
– Concernant les effectifs des services publics et sociaux gérant les aides sociales (Conseil Général, CCAS, CAF, Sécurité Sociale, ADIE, etc.), il est évident que la simplification administrative induite par l’allocation universelle créera des sureffectifs. Des départs à la retraite ne seront donc pas remplacés, ce qui permettra des économies de fonctionnement (celles-ci finançant l’allocation universelle). Quant aux plus jeunes, on procédera à un reclassement chez les assureurs (en croissance grâce à l’AU) et dans la banque universelle.
– Concernant la formation, les demandeurs d’emploi et salariés pourront demander un financement auprès des banques classiques ou de la banque universelle. Ou encore prétendre au CRE (formation gratuite en alternance) auprès des entreprises.
– Concernant les aides d’urgence habituellement gérées par les CCAS, l’autorité de l’allocation universelle négociera avec l’allocataire et le créancier (EDF par exemple) un remboursement étalé avec petite saisie mensuelle sur l’allocation universelle.
– Concernant les cotisations sociales des entreprises (salariales et patronales), elles seront fusionnées en une cotisation unique pour l’assurance universelle. Laquelle cotisation diminuera au fur et à mesure du jeu de la concurrence entre assureurs, car gérant l’allocation universelle de façon plus économe que la Sécurité Sociale.
– Concernant la pérennité du financement, on peut compter sur la hausse des cotisations sociales induites par la croissance économique et le plein emploi, la diversité des sources de financement qui permet des ajustements et la transition démographique accélérée.