La fonction publique réunionnaise est dénaturée par la politique locale pour des raisons électoralistes. Les contrats de travail précaires y sont incroyablement nombreux et servent d’achats de voix à chaque campagne électorale. De ce fort turn-over et ces recrutements sans critères de qualité, il résulte de l’incompétence généralisée et de la lenteur dans les administrations. Il est plus que temps d’y remédier. Un plan de titularisation, de réduction des effectifs et de modernisation est nécessaire dans cet objectif de rationalisation.
PLAN DE TITULARISATION
35 000 emplois = 10 000 titulaires + 18 000 contractuels + 7 000 aidés
Sur les 35 000 agents des 33 collectivités territoriales de la Réunion, 10 000 sont titulaires, 18 000 intégrés sans sur-rémunération et 7 000 des contrats aidés. Sur les 10 000 titulaires, 8 000 évoluent en catégorie C et perçoivent 1 800 euros mensuels. Sur les 18 000 sans surém, 13 000 gagnent 1 100 euros. Sur les 35 000, 1 500 emplois sont fictifs (une majorité de titulaires) de l’aveu même des syndicats et 80% sont non-titulaires contre 20% en métropole et 18% dans les autres DOM. Nous préconisons donc :
– Un audit des besoins réels
– La mobilité entre les services
– La titularisation des emplois justifiés
– Son financement par le non-remplacement des départs en retraite
Pour éviter les licenciements, on procédera au non-remplacement des départs en retraite. Afin d’accélérer cette substitution des titulaires par les contractuels, on titularisera en priorité ceux qui cumulent ancienneté et âge proche de la retraite.
1 départ à la retraite non remplacé d’un titulaire payé 1 800 € titularisera à 1 700 € 3 contractuels payés 1 100 € (+ 600 € X 3). Au bout de 4 000 départs à la retraite de titulaires, on aura donc titularisé 12 000 contractuels. Ce qui donnera cette nouvelle configuration : 31 000 emplois = 18 000 titulaires + 6 000 contractuels + 7 000 aidés.
RÉDUCTION DES EFFECTIFS ET DE L’OCTROI DE MER
On a deux fois plus d’agents territoriaux à la Réunion qu’en métropole, soit 17 000. Donc un besoin réel de 18 000 (35 000 – 17 000). Restent alors les 13 000 non-titulaires à reclasser dans l’associatif (allocation universelle), le CRE et le plein emploi. Sur ces 13 000, les 7 000 aidés sont en grande partie payés par l’Etat et les 6 000 contractuels par les collectivités locales. Quelle économie par ce reclassement ?
1 contractuel = 1 100 € de salaire net + 600 € de charges sociales = 1 700 €/mois
1 700 X 12 X 6 000 = 122 millions €
+ les divers avantages et autres primes
+ la différence de ceux payés plus de 1 100 € mensuels
+ les 7 000 contrats aidés financés en partie par les collectivités locales
On dépasse les 150 millions € annuels, voire les 200. Économies qui supprimeront l’octroi de mer sur la production locale et l’importation des biens non concurrencés par nos produits. Ce qui réduira considérablement la vie chère, les commerçants usant de ce prétexte pour surfacturer à leurs clients. De plus cette baisse des prix encouragera la consommation, la production locale et l’emploi (taxe maintenue sur les importations concurrençant la production locale pour protéger cette dernière, taux à débattre).
Par ailleurs, un audit des autres dépenses de fonctionnement viendra compléter ces économies de masse salariale et contribuera à diminuer fortement l’octroi de mer.
AVANTAGE DÉMOCRATIQUE
D’autre part ce plan libérera des voix par la titularisation des contractuels et le reclassement des précaires, soumis aux pressions de leurs élus de tutelle.
12 000 contractuels titularisés + 13 000 précaires reclassés = 25 000
25 000 X 4 (électeur libéré + 3 amis et parents corrompus) = 100 000 voix libérées
Au minimum 100 000 voix seront libérées de toute pression politique. Ce qui est considérable car environ 300 000 électeurs votent à la Réunion.